Nous contacter pour plus d’informations sur l’artiste
» J’investis des questions essentielles : la vie, la mort, la condition humaine et les formes sociales qui les façonnent. Dans mes derniers travaux, la vitesse, la fragilité, la porosité, l’aspect fantomal des images et des matières, transmettent la pression du passé au croisement de ce qui va advenir.
Mon travail s’inscrit dans la durée. Il dessine un chemin, une trajectoire qui tend vers la recherche de la liberté, du dégagement de la contrainte. Je tâche d’expérimenter l’intensité et la rigueur. Je joue avec le danger, mental, visuel, physique, pour renforcer l’énergie créatrice et en transmettre la force. »
Né en 1983 à Lavaur (France).
Nicolas Daubanes est diplômé de l’École Supérieure d’art de Perpignan en 2012. Il enseigne aujourd’hui à l’école supérieure d’art et de design des Pyrénées.
Nicolas Daubanes et l’univers des prisons
En caractérisant ce qui est répréhensible, délictueux, ou criminel, en distinguant un “eux” d’un “nous”, les prisons renseignent sur la façon dont sont élaborées les sociétés. Pour Nicolas Daubanes, artiste qui évolue dans l’univers carcéral, ce n’est pas tant cet aspect sociétal que la dimension individuelle, voire même intime, qui l’intéresse dans la rétention.
À 35 ans, Nicolas Daubanes s’est assigné un projet de vie : comprendre toutes les formes d’enfermement, y compris les siennes et pour ce faire, il s’est engagé dans un tour des lieux d’incarcération. Il y observe la façon dont les humains réagissent à la contrainte de la réclusion et comment cette réaction peut avoir quelque chose de poétique.
Ses œuvres aux formats variés cherchent à saisir ces comportements et à révéler les conduites qui se dérobent au regard derrière les jugements, les murs et les années, à faire un inventaire des mains volontaires et des traces laissées.
Nicolas Daubanes agit en complicité avec ceux qui l’inspirent, généralement dans les marges et souvent sujets aux controverses. Tel Piranèse, artiste du XVIIIe siècle gravant des vues de prisons imaginaires ou des rappeurs comme Booba. Il collabore avec des détenus anonymes et implique également sa propre famille pour maintenir le lien avec les siens.
Expositions
« OKLM », Château de Servières (Marseille, 2018); « Aucun bâtiment n’est innocent », Chapelle Saint-Jacques – centre d’art (Saint-Gaudens, 2018); « Le monde ou rien », Frac PACA (Marseille, 2019); « L’huile et l’eau », Palais de Tokyo (Paris, 2020) et « Nomen Nescio », Château d’Oiron (Oiron, été 2020).