Pour sa première exposition avec la galerie 208, Benjamin Sabatier présente des œuvres ressemblant à de grandes aquarelles dégoulinantes abstraites. C’est un véritable hommage que rend Sabatier au mouvement Support/Surface, dont il a toujours revendiqué l’héritage. L’expérimentation sans relâche de l’artiste, à partir de travaux antérieurs par leur recyclage, s’embarque dès lors dans une curieuse psychanalyse.

Benjamin Sabatier est caractérisé par son utilisation de matériaux issus de chantier, tel que le béton. Il s’inscrit ainsi dans une démarche où le travail apparaît comme l’étalon modèle de nos sociétés actuelles.

 

Biographie

Benjamin Sabatier est né en 1977 au Mans et vit et travaille à Paris. Issu d’une famille de plasticiens, ses parents sont des anciens élèves de Claude Viallat aux Beaux-Arts. Ils sont également, dans les années 80, des figures actives de l’art contemporain au Mans.

Très jeune, Benjamin Sabatier participe à la réalisation de quelques œuvres avec l’artiste américain Keith Haring.

Entre 1995 et 2001, Benjamin Sabatier suit une formation artistique à l’Université de Rennes 2 où il obtient un DEA et l’Agrégation. Depuis 2008, il enseigne les Arts Plastiques à L’université de Paris 1 Panthéon- Sorbonne.

En 2002, il fait sa première apparition appréciée dans une institution publique, au Palais de Tokyo, où il présente la performance-installation 35 heures de travail. Elle consiste à tailler des crayons sept heures par jour pendant cinq jours.

 

Benjamin Sabatier a choisi de placer son œuvre sous l’impératif « Do it yourself », meilleur moyen selon lui de « rematérialiser » le réel. L’influence théorique paradoxale de Haring et du groupe Support/Surface sur son travail forme un cocktail singulier et détonnant.

Artiste de l’action, Sabatier insiste dans son approche sociale de l’art sur l’importance de la « matière » et de l’implication du spectateur. Peu importe le médium, il utilise toujours celui qui lui paraît le plus pertinent pour créer du sens.