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Felice Varini, nait le 6 mars 1952 en Suisse à Locarno. Aujourd’hui le peintre et plasticien vit à Paris.
Son travail prend souvent des formes spectaculaires : il utilise comme support, les lieux et les architectures des espaces sur lesquels il intervient. Il se défend pourtant d’utiliser l’anamorphose qu’on lui associe souvent.
La peinture nécessite une surface. C’est pourquoi Felice Varini définit « l’espace architectural, et tout ce qui le constitue » comme son terrain d’action et le support premier de sa peinture. « Aller au-delà du cadre », c’est avec ces quelques mots qu’il lance l’explication d’une manière de travailler et une caractéristique importante de sa démarche artistique. Il joue avec l’horizon, des espaces intérieurs aux espaces extérieurs et toujours in situ, appartements, galeries, musées, entrepôts.
Parole de Felice Varini
« En général je parcours le lieu en relevant son architecture, ses matériaux, son histoire et sa fonction. A partir de ses différentes données spatiales et en référence à la dernière pièce que j’ai réalisée, je définis un point de vue autour duquel mon intervention prend forme.
J’appelle point de vue un point de l’espace que je choisis avec précision. Il est généralement situé à hauteur de mes yeux et localisé de préférence sur un passage obligé, par exemple une ouverture entre une pièce et une autre, un palier, etc. Je n’en fais cependant pas une règle car tous les espaces n’ont pas systématiquement un parcours évident. Le choix est souvent arbitraire.
Le point de vue va fonctionner comme un point de lecture, c’est-à-dire comme un point de départ possible à l’approche de la peinture et de l’espace. La forme peinte est cohérente quand le spectateur se trouve à cet endroit. Lorsque celui-ci sort du point de vue, le travail rencontre l’espace qui engendre une infinité de points de vue sur la forme. Ce n’est donc pas à travers ce premier point que je vois le travail effectué. Celui-ci se tient dans l’ensemble des points de vue que le spectateur peut avoir sur lui.
Si j’établis un rapport particulier avec des caractéristiques architecturales qui influent sur la forme de l’installation, mon travail garde toutefois son indépendance quelles que soient les architectures que je rencontre.
Je pars d’une situation réelle pour construire ma peinture. Cette réalité n’est jamais altérée, effacée ou modifiée, elle m’intéresse et elle m’attire dans toute sa complexité. Ma pratique est de travailler « ici et maintenant » « .